Mondes imaginaires (imaginary worlds)
Les textures, le tactile et la mémoire sensible des matières, des formes, du paysage et l’expression de la lumière me fascinent.
Le réel ou l’irréel deviennent gravures, peintures ou encres, l’essentiel pour moi est de toucher du bout des doigts la mémoire de chacun et de convoquer son imaginaire.
Bon voyage
- Sous terre
« D’une eau dont le murmure endort comme un chant de berceuse, et dont la source se trouve à quelques pieds sous terre, dans une caverne creusée à très-peu de distance sous terre. » (Pour Anette, VII, Edgar Poe, Contes inédits trad William L. Hughes, 1862)
- Livre d’artiste
- Lunes (Moons)
« À minuit, au mois de juin, je me tiens sous la lune mystique.
Une vapeur indistincte, somnifère, un semblant de rosée, s’exhale
de ses bords dorés et tombe doucement, goutte à goutte, sur le
tranquille sommet des montagnes, puis se glisse, léthargique et
mélodieuse, jusqu’au vallon universel. Le romarin se balance sur
la tombe, le lis flotte sur la vague ; enveloppant la brume autour
de son corps de pierre, la ruine s’affaisse dans le repos. Pareil
au Léthé, là-bas, le lac paraît dormir d’un sommeil qui ne
s’ignore pas et ne voudrait pour rien au monde se réveiller. »
Edgar Poe, La dormeuse, Contes inédits trad William L. Hughes, 1862
pour Sylvie Donaire, artiste-graveur, de Claude Barrère, écrivain et poète :
Toulouse – juin 2019
« La gravure est leçon de ténèbres »
nuement Il restera les murs
de la chambre
le Temps qui s’écaille
en son entier l’Espace qui
craquèle et se fissure
- sécheresse d’os
où blêmir et bleuir
s’inviteront à peine
- halo
haleine
de vivante mémoire
encore
pour quelque angoisse
remontée de l’enfer
des villes ruiniformes
tant les marges du vivre
de larmes acides seront
à jamais
mordues